Marche pour le climat, marche politique.

La marche pour le climat ce dimanche était un succès.

On ne peut que saluer les dizaines de milliers de marcheurs s’étant réunis pour rappeler l’urgence climatique.

Cette urgence est multiple, mais la priorité actuelle c’est de contenir le réchauffement climatique nous dit-on.

Dans les gaz à effet de serre responsables désignés de ce réchauffement ont retrouve le co2.

La Belgique représente 2,5% des émissions de CO2 européennes. Une étude comparative 2016/2017 indique que la Belgique est parmi les seuls 5 pays de UE ayant enregistrés une diminution de leurs émissions.

Dans les médias, dans les partis de l’opposition (PTB et Écolo en tête)  je lis, j’entends, que la Belgique est dans le lac en matière de politique climatique.

C’est vrai qu’à la lecture des objectifs de réductions des émissions, la Belgique, mais en réalité une majorité des autres pays signataires, sont loin de s’engager dans une voie favorable au respect des décisions de réduction prises.

Il y a aussi certaines incohérences à soulever, on entend beaucoup parler des mouvements des gilets jaunes dont l’élément déclencheur fut la hausse des accises sur le diesel.

Le relèvement des accises sur le diesel au niveau de celles perçues sur l’essence est la conséquence de décisions politiques qui se sont traduites par le fameux taxshift.

Si la chasse au diesel aura pour effet très probable d’améliorer la qualité de l’air (diminution des particules fines notamment), le transfert de ce segment automobile vers  l’essence aura pour conséquence de faire repartir les émissions de co2 à la hausse.

Si l’on envisage de pousser vers l’electrique, ce n’est guère mieux, notamment si l’on considère que l’on souhaite aussi sortir du nucléaire à court terme. Une augmentation de la demande électrique entraînera aussi une hausse des émissions co2;  la production électrique dite verte sera incapable de couvrir les besoins électriques complémentaires engendrés par un basculement massif vers la voiture électrique.

L’energie coûtera encore plus cher, voyez chez nos voisins allemands chez qui l’électricité est nettement plus onéreuse qu’en  Belgique depuis leur sortie du nucléaire, sans même parler de leur production au charbon et à la lignite qui une fois abandonnées entraînera encore une hausse des coûts. Encore de beaux jours pour les gilets jaunes.

J’avoue donc avoir beaucoup de mal à comprendre les discours vertueux des uns et des autres, l’écologie d’un côté, les gilets jaunes qui eux expliquent que l’on ne fait pas d’écologie le ventre vide, j’ai même lu certains expliquer que si eux marchent pour nous sauver de la fin du monde, les gilets, eux, marchent,  pour se sauver la fin du mois.

Puis les choses se brouillent et prennent une tournure très politique, j’entend, je lis, des discours qui évoquent l’abandon de nos modèles fondés sur la croissance, certains parlent de décroissance, d’autres plus sensibilisés aux échecs successifs de ce poncif, évoquent une croissance durable.

Et le véritable débat, il est là, le climat mais surtout des modèles sociétaux qui s’opposent en son nom.

Ce dimanche ce n’était donc pas une simple marche, nombre de marcheurs sont en réalité devenus les utiles de mouvements idéologiques qui dépassent de loin les enjeux climatiques.

C’est d’ailleurs marqué par la récupération politique dont Ecolo ne s’est pas privé, à peine la marche achevée.

Nous sommes en campagne électorale, depuis plus longtemps qu’on ne le pense, il est souhaitable qu’à un moment, Ecolo sorte du bois et exprime clairement ses choix politiques,  non pas en se taisant face aux mouvements de ceux qui veulent sauver leur fin de mois, mais en expliquant alors comment leur transition se financera.

Je ne conteste pas le principe de nécessité et d’urgence climatique, bien qu’à notre petit niveau nous ne pesons pas lourd dans la balance, mais pas question, pour moi, de confier les clés d’un défi universel à un parti qui en aura fait une sorte d’exclusivité politique.

Ces défis seront long à relever, ne pourront l’être qu’à l’aide de la plus grande adhésion possible. Pour le moment je n’ai ressenti que de l’écologie punitive, celle qui passe par le portefeuille.  Si c’est cela le projet, alors attendez vous à un échec.

Ils étaient quelques dizaines de milliers à marcher, on en reparlera lorsque l’addition sera présentée.

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